Les années américaines (partie 1)

En 1978, Jacques Halbert se rend pour la première fois aux États-Unis invité à participer à la foire de Washington.
Lors de ce séjour, il découvre New-York et fait la rencontre de l’artiste Jean Dupuy qui l’aide à s’y installer. Jean Dupuy lui fait côtoyer toute la scène artistique d’avant-garde avec les membres de Fluxus et les artistes émergeants. Jacques Halbert participe à de nombreuses performances et vit les dernières années de La Collective Consciouness.

Il expose chez les galeristes new-yorkaises Gracie Mansion et Emily Harvey.

En 1985, à l’instar de FOOD de Gordon Matta-Clark et de la Eat Art Galerie de Daniel Spoerri, Jacques Halbert ouvre et dirige pendant 5 ans The Art Café dans le East Village. Il y organise de nombreuses expositions avec Alan Jones, Dorothée Selz et Pierre Restany. Les artistes John Armelder, Olivier Mosset, Charles Dreyfus, Phoebe Legere, François Morellet, Dorothée Selz, Ken Friedmann, Ben Vautier et bien d’autres y sont exposés.

En 1990, Jacques Halbert quitte New-York pour se recentrer exclusivement sur son oeuvre. Il vit en Floride les premières années, puis à Los Angeles, faisant l’expérience des deux côtes américaines.

En 1999 de retour à New-York, il fonde la Magnifik Gallery à Williamsburg qui devient peu à peu le quartier des galeries gérées par des artistes. Jacques Halbert poursuit son travail qui fait l’objet d’expositions aux USA et en Europe.

Après avoir vécu le 11 septembre 2001, Jacques Halbert quitte définitivement New-York.

The Chelsea Hotel
L’atelier à New-York, East Village
Une idée en l’air, 1980
Fluxus Tango, 1985
Extrait du film super 8 Tango. Avec Emily Harvey, Carolee Schneemann. Larry Miller, Christian Xatrec, …
Alternative Museum, New-York.

The Art Café

En 1985, à l’instar de FOOD de Gordon Matta-Clark et de la Eat Art Galerie de Daniel Spoerri, Jacques Halbert avec sa compagne Mimi ouvrent et dirigent pendant 5 ans The Art Café dans le East Village. Il y organise de nombreuses expositions avec Alan Jones, Dorothée Selz et Pierre Restany. Les artistes John Armelder, Olivier Mosset, Charles Dreyfus, Phoebe Legere, François Morellet, Dorothée Selz, Ken Friedmann, Ben Vautier et bien d’autres y sont exposés.

New York : Jacques Halberte et Mireille Brame offrent à leurs clients de l’Art Café dans le east Village, la promesse de l’inattendu et des conversations, parfois plus bruyantes que la musique, allant de Breton à Ben. Le décor est en constant flux, les affiches aux fenêtres, les pancartes – «If you eat please try a tartine» – les listes de vins sur toiles (peintures en soi), tout trahit le coup de main de Halbert, comme on l’a vu dans «Hommage à Picabia», le thème d’une des nombreuses expositions (dont la Revue Art Café a rendu compte) qui ont rassemblé des artistes allant de Colette à Xatrec. Du bistro d’en bas, au studio deux étages plus haut, Halbert prépare son plan de destruction de la banlieusdarderie des néo-conformités de toutes sortes; ce faisant, il rejoint le rang des enemis du carrièrisme sur toile Man Ray et William Copley : souteneur de l’esprit indompté de l’amateur dangereux… «Caveat emptor !» crie hors de lui le critique scandalisé. Après tout, comme le disait Picabia, il n’y a qu’une seule façon de se sauver : sacrifier sa réputation.

Alan Jones, avril 1987, dans le catalogue Jacques Halbert, Projet pour des peintures.


 

The fashion show, 1983 Danceteria à New-York.
Extrait du film Super 8, 14 minutes.
…Or chers amis, pour faire l’éloge de Jacques, j’aurai besoin de comparaison, et lui croira que je veux plaisanter, mais rien ne sera plus sérieux : je dirais que sa nonchalance frise le mépris hilare des méthodes de la Kultur juggernaut, ressemblant aux protagonistes Dada exposés aujourd’hui dans des vitrines de musées ou décrits abondamment par ces chercheurs qui prétendent encore disséquer les causes de succès de révolutions gagnées depuis longtemps… l’oeil cacodylate surveille la silhouette merzbau de Luna Park, fête foraine avec stands de tir et lutteurs, éléphant dans un magasin de porcelaine, et au loin le créptiment de la bombe mal allumée de la banale énigme de …l’art? philosophie ? rien du tout ? Le combat contre le constructiviste n’est jamais gagné; poignées de mains molles de la pseudo avant-garde ! Peintre du dimanche : Lun., Mar., Mer., Jeu., Ven., Sam., La nuit, le chapeau de paille devient abat-jour.
Halbert : peintre, performeur, propagandiste. New York connait peu les extravagances des tartes aux cerises de Halbert, mais heureusement nous avons entendu parler du pire. New York connait Halbert, l’inventeur de la patate à fumer, ou encore Halbert en costume de ville chaussé de palmes, traversant une estrade devant un auditoire hurlant d’agités marginaux. Ce pouvoir est celui de la flûte du satyre qui menait autrefois la danse de d’Alcibiade et autres Corybandes… Si le travail de Halbert peut être présenté sur scène dans le cadre d’un événement Fluxus, ou vu au coin d’une rue, il commence dans une solitude dérisoire, sous la verrière d’un atelier new yorkais. …

Alan Jones, avril 1987, dans le catalogue Jacques Halbert, Projet pour des peintures.